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CHEZ PASQUALINA
13 juin 2005

Nouveau blog à conseiller

Allez voir le blog de Raffa, elle vous initiera aux produits ménagers écolo, et faits maison.

Comme tous ceux qui me connaissent le savent, je ne suis pas une fana des travaux ménégers, mais j'ai enfin trouvé un alibi : éconovateur:

Microbes domestiques : le prix de la guerre ouverte

Les produits d’entretiens domestiques du commerce partent d’un postulat très simple, mais ravageur : un bon microbe est un microbe mort.
Mais bien que nos cuisines paraissent propres, étincelantes et saines, ce n’est qu’une illusion commerciale : les microbes sont toujours là, et, fâchés d’un tel traitement, se vengent en diminuant notre capacité à rester en bonne santé

La leçon des grottes de Lascaux

Les grottes françaises de Lascaux, qui abritent parmi les plus anciennes peintures rupestres du monde, sont aujourd’hui envahies de moisissures qui mettent gravement en danger ses fresques. Ce problème est d’autant plus désolant qu’il aurait pu être facilement évité. Une chercheuse l’affirme (1) : « Nous sommes en train de prendre conscience que nous sommes nous-mêmes responsables de la prolifération de cette moisissure dans la grotte. Il s’agit en effet d’une moisissure très courante, que l’on trouve partout dans les roches, mais dont le développement, en temps normal, est limité par d’autres micro-organismes se disputant le même territoire et établissant ainsi un équilibre. A Lascaux, nous avons tellement voulu aseptiser la grotte que nous avons éliminé certains micro-organismes, laissant le champ libre aux plus résistants qui maintenant n’ont plus d’ennemis et se développent dangereusement. ».

Cuisines, salles de bains et WC : champs de batailles

Ce drame scientifique est hélas aussi à l’œuvre quotidiennement dans toutes les cuisines, salles de bains et WC de France ! En essayant de débarrasser nos éviers, baignoires, réfrigérateur, etc. de leurs bactéries, virus, mycoses, moisissures et autres « nuisibles », avec des produits de nettoyage « anti-tout », nous reproduisons la même erreur. Les milliards de micro-organismes qui cohabitent à l’extérieur et à l’intérieur de votre corps (nos intestins sont aussi leur royaume), le font depuis des dizaines de millions d’années : ils sont indispensables au maintien de la vie. Sans eux, il n’y aurait pas d’êtres humains sur Terre, ni aucun autre organisme vivant, d’ailleurs – une cohabitation intelligente avec eux est donc notre plus sure garantie d’éviter nous aussi d’être envahis par certains problèmes de santé.

Détruisez ces populations invisibles avec acharnement et elles vont s’ingénier à muter, à s’adapter, à résister… Inutile de s’obstiner, elles seront toujours plus entêtées que vous. Vous croyez en effet éliminer les bactéries de votre évier ? Quelques dizaines de secondes plus tard, elles sont de retour ! Vous croyez avoir chassé les acariens d’un coup de bombe ? Ce n’est jamais là non plus pour très longtemps. Ils sont partout, depuis une bonne éternité, et ils seront toujours là lorsque l’espèce humaine aura disparu de la planète.

Il est quand même curieux de constater que, bien que nos maisons soient réputées bien plus propres que du temps de nos grand-mères, les allergies et les asthmes progressent quand à eux constamment. Pour le docteur John Warner du département de la santé infantile à l'université de Southampton, « On remet de moins en moins en question la responsabilité de la propreté absolue dans l'augmentation spectaculaire du taux d'asthme. » (20 % des enfants affectés aujourd'hui contre 5 % il y a vingt ans seulement) (2).

Prise de conscience salutaire

Des chercheurs de tous les pays du monde s'intéressent aussi au sujet, et publient depuis des années leurs découvertes sur la nécessaire cohabitation des hommes et des micro-organismes… (3). Ces scientifiques savent désormais que certaines bactéries participent même au développement de certaines parties de notre corps (la muqueuse des intestins de souris ne développe pas sa texture normale si l’on supprime de ces intestins, au stade embryonnaire, une bactérie qui y prolifère naturellement).

Cet échange de bons procédés est aussi à double sens : les bactéries qui se développent dans nos intestins gagnent leur nourriture « gratuitement » en dégradant par exemple les vitamines B que nous sommes incapables de digérer tout seuls. Les acariens sont de modestes nettoyeurs innofensifs qui se nourrissent de nos déchets épidermiques et alimentaires… Les laisser en paix évite que ceux-ci ne soient à termes remplacés par des espèces nettement moins pacifiques.

Nous avons co-évolué avec bactéries, virus et mycoses, et partageons avec eux le même environnement depuis des milliers, sinon des millions d'années, tout en nous entraidant mutuellement ; nos bébés apprennent à vivre avec eux dès l’instant de leur naissance et seule une infime partie d’entre eux en est affectée (c’est-à-dire, tombe malade). Il apparaît même aujourd’hui que l’exposition à ces organismes est indispensable à la bonne mise en route du système immunitaire des bébés et à son bon fonctionnement ultérieur. Les bébés sur-protégés contre les bébêtes ont donc bien plus de probabilité d’attraper tôt ou tard allergies, maladies auto-immunes, et d'avoir une sensibilité accrue aux infections.

Que faire, ou ne pas faire pour retrouver un bon équilibre écologique avec nos micro-bébêtes dans les domaines de l’entretien de l’habitat et de l’hygiène corporelle ? Voici quelques conseils pratiques.

Premier principe : c’est l’eau qui lave, pas les produits. Beaucoup l’ignorent, mais c’est bien l’eau qui nettoie, élimine, purifie. Les adjuvants des produits de nettoyages (savons, lessives, dégraissants, argiles…), eux, aident seulement à mouiller les supports et à fixer les saletés aux molécules d’eau.

Deuxième principe : pour économiser votre porte-monnaie et préserver l’environnement, utilisez de l’huile de coude, c’est-à-dire votre force musculaire, et, si c’est vraiment nécessaire, les produits suggérés ci-dessous :

Pour les dégraissages, détartrages, vaisselles, lessives, shampooings… il existe des produits écologiques qui ne se contentent pas d’être biodégradables mais respectent l’environnement bactérien, en enlevant les graisses et saletés indésirables sans aseptiser (c’est-à-dire sans tuer les microbes). La législation actuelle impose des taux de dégradabilité importants pour tous les produits domestiques nettoyants courants (au-dessus de 95 %). Les produits écologiques respectent bien sûr cette réglementation et vont même au-delà avec des taux et des vitesses de dégradabilité supérieurs. Mais leur plus grand avantage n’est pas là : contrairement aux produits « classiques », ils ne cherchent pas à éliminer la micro-flore et la micro-faune présentes dans l’environnement (pas d’eau de Javel, par exemple). Ils se contentent de laver et de dégraisser. Vous les trouverez dans les magasins « biologiques » (4). Ces produits ne coûtent pas très cher et sont d’une utilisation très économique.

L’eau de Javel bénéficie d’une image trompeuse de produit de nettoyage rustique et de confiance : mais il n’y a rien chez vous de véritablement nuisible qui vaille la peine d’utiliser ce produit « tueur » de germes. Vous risquez au contraire de permettre à des germes super-résistants de se développer, contre lesquels vous serez sans défense.

Oubliez aussi les produits anti-acariens et revenez à la bonne vieille méthode « low-tech » de nos grand-mères : aérez quelques minutes tous les matins vos chambres, fenêtres grandes ouvertes, en plaçant, pour les plus inquiets d’entre vous, les draps sur le rebord de la fenêtre. Ce coup de froid matinal ne les fera pas disparaître mais limitera leur population à un niveau raisonnable. De plus, vous en profiterez pour renouveler l’air vicié de votre chambre.

Pour vous aider à frotter, utilisez des chiffonnettes de micro-fibres, sans parfum, sans nettoyant ajouté, mais simplement humidifiées. Les micro-fibres tubulaires ont de grandes propriétés absorbantes et anti-statiques. Ces chiffons peuvent venir à bout de presque toutes les situations de nettoyage : graisses cuites sur les cuisinières, voitures, vitres, WC, poussière sur les meubles, traces de doigts sur les murs, rouge à lèvres… Ils ne coûtent presque rien (vendus en supermarchés), sont lavables à la main (à l’eau très chaude) ou en machine, et sont quasiment inusables. Des chiffons plus grands peuvent être utilisés pour les sols. Attention, acheter des chiffonnettes et lavettes jetables est un réel gaspillage et un non-sens écologique : leur seule justification réelle est de renouveler l’acte d’achat.

Pour faire briller vos meubles, utilisez des cires naturelles, un peu onéreuses, certes, mais qui vous feront faire des économies de santé car elles ne contiennent pas de molécules de synthèse douteuses qui se disséminent dans l’atmosphère et qui ont tendance à polluer l’organisme.

Oubliez aussi les parfums d’ambiance et assainisseurs pour WC ou appartement : les produits courants proposés dans le marché sont tous de synthèse, parfois toxiques et soupçonnés de déclencher des allergies. Les huiles essentielles biologiques pour diffuseurs – utilisées avec modération (elles sont très actives) – permettent de remplacer avec bonheur quantité de ces produits industriels à l’innocuité douteuse.

Pour l’hygiène corporelle, limitez au maximum l’usage des produis lavants. En temps normal, le nettoyage quotidien de la peau ne nécessite pas de détergents : la peau sécrète en effet un film lipidique auquel la poussière « colle » et qui s’émulsionne dans l’eau tiède avec un simple frottement ! Mais pour vous protéger contre une pollution excessive (grandes villes…), et l'air sec des bureaux, utilisez des produits cosmétiques complètement naturels. (5)

N’utilisez pas de gels ou nettoyants intimes qui perturbent la flore et l’équilibre vaginaux. De l’eau suffit amplement, aucun nettoyage n’est nécessaire car ces endroits cachés du corps ne se salissent pas. Les souillures d’origine organiques (urine, fèces, sueur) se dissolvent facilement à l’eau.

• Si vous avez un bébé, lavez-le simplement à l’eau, sans lingettes désinfectantes ou parfumées ; si vous avez allaité votre bébé pendant plusieurs mois, et que vous lui donnez ensuite le biberon, alors la stérilation des tétines n'est plus indispensable : lavez-les avec le produit de vaisselle habituel en rinçant soigneusement. Une stérilisation systématique prive en effet le nourrisson d'un contact bénéfique avec le milieu naturel bactérien avec lequel il doit développer ses défenses. Chez certains peuples, on laisse toujours avec le bébé un voile ou un vêtement de la mère, d’une part pour rassurer le bébé grâce à une odeur connue, et d’autre part pour l’habituer à l’environnement bactérien de sa famille. Habituez aussi progressivement votre bébé à toutes sortes de milieux tout petit (visites familiales, puis visites chez des amis, puis, par exemple, dans le métro ou dans le bus, pour qu’il se « frotte » à des germes de plus en plus variés et différents de ceux de son environnement immédiat ; laissez-le jouer avec des objets domestiques, même s’il les met à la bouche ; À l'instar des nouvelles recommendations officielles françaises (6), ne lui donnez pas d’antibiotiques lorsqu’il est enrhumé, acceptez les petits maux qui ne mettent pas sa vie en danger (rhumes, maux de gorge, toux, petites diarrhées…) mais qui, au contraire, indiquent que son système immunitaire est à l’œuvre pour faire de lui un futur adulte résistant et adaptable.

• Si vous avez un enfant, ne l’obligez pas à se laver les mains sans arrêt, même avant d’aller à table, à moins bien sûr qu’il n’arrive tout droit du jardin ou du bac à sable ; faites-lui manger des fruits et légumes bio crus, lavés, avec la peau si elle n’est pas trop dure, vous limiterez sa sensibilité aux gastro-entérites et aux allergies.

Conclusion

L’entretien écologique de la maison et une hygiène écologique corporelle de base font partie de ces gestes à redécouvrir, qui préservent et renforcent notre santé, nous simplifient la vie quotidienne, nous permettent de faire des économies en produits divers, et qui, cerise sur le gâteau, nous font vivre en parfaite harmonie avec nos « micro-hôtes » !

Annexe

(1) Interviewée pour une émission de télévision (avril 2003).

(2) Cas de l'asthme extrait de l'article « Insalubre… ou seulement à taille humaine ? », Par Terry Goldsmith – revue l'écologiste – Vol. 2 – N° 2 – été 2001 – page 25.

(3) Citons par exemple les chercheurs du laboratoire d’immunologie clinique de l’hôpital Necker-Enfants malades et de l’INSERM (département des maladies auto-immunes).

(4) Ecover, Lérutan, Sonett, etc…

(5) Pour en savoir plus sur les cosmétiques naturels, lire « Dans la jungle des cosmétiques pseudo-naturels »…

(6) Voir par exemple la campagne télévisée lancée par L'Assurance maladie en fin 2002 pour un meilleur usage des antibiotiques (l'article correspondant se trouve en fin de page.

Pour en savoir plus

– Lire aussi dans le domaine de l'alimentation « Microbes : amis ou ennemis ? »

– Pour comprendre définitivement que notre planète est d'abord celle des bactéries, où l'homme, l'animal et la plante ne sont au fond que des constructions plus complexes, lire l'excellent livre de référence : : « L'univers bactériel » de Lynn Margulis et Dorion Sagan – Édition Seuil, collection Points Sciences, 352 pages, 9 euros.

Anne Andrault

Les lingettes micro-fibres sont vraiment très efficaces: testées et approuvées ... par moi

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